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Relier le palpable et l'impalpable

Ma pratique remonte au milieu des années 1980, 1984 précisément, où je m’initie à la programmation sur une calculatrice graphique. J’y découvre un matériau atemporel : quatre courbes – cosinus, sinus, exponentiel et logarithme – capables de se combiner entre elles à l’infini.
L’association de ces courbes en apparence contraires produit des modèles fondés sur l’équilibre, l’harmonie entre le tout et les parties. Ces modèles m’ont donné accès à un monde d’une beauté saisissante, un ciel pur, un bain de lumière qui m’a laissé une empreinte indélébile.
Ce que j’ai commencé à faire dans les films en projetant mes images à même la peau, je l’ai poursuivi dans les installations en expérimentant les projections sur des matériaux comme les voiles, la résine, l’acier, l’émail et tout dernièrement le verre.
Quel que soit le médium choisi, la direction reste la même. Je m’intéresse au lien entre le palpable et l’impalpable. Il y a quelque chose en nous qui est de l’ordre de l’impalpable. Le corps est la meilleure fenêtre pour accéder au ciel.
Dans son journal, Julien Green évoque « l’éternelle communication de deux mondes qui loin de s’exclure tendent l’un vers l’autre. L’abîme appelle l’abîme. Un cri montera toujours de la terre attendant la voix venue d’en haut. Il y a en nous une invincible attirance vers l’inconnu sans limites, ne serait-ce que dans ces tentatives, étrangement analogues, de vaincre l’espace interstellaire ou d’explorer l’infini que nous portons en nous. »